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Réforme des retraites et décomposition politique / Chine-Russie : quel partenariat et contre qui ?

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N°290 / 26 mars 2023

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr

Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 24 mars 2023.

Avec cette semaine :

  • Nicolas Baverez, essayiste et avocat.
  • Jean-Louis Bourlanges, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
  • Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef du quotidien La Croix.
  • Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.

COMMENT LA RÉFORME DES RETRAITES A ACCÉLÉRÉ LA DÉCOMPOSITION POLITIQUE

Par les tensions qu’elle suscite, la réforme des retraites a accéléré le processus de décomposition du paysage politique. Elle a suscité des critiques au sein du MoDem tandis que le recours au 49.3 a « choqué ». Certains élus sont « furieux » à l'instar du président de groupe à l'Assemblée, Jean-Paul Mattei. Aux tiraillements qui se sont fait sentir au sein de la Macronie entre les trois groupes de la majorité relative – Renaissance, MoDem et Horizons –, s’en étaient ajoutés d’autres le 2 mars autour de l’examen de la proposition de loi portée par la vice-présidente (Horizons) de l’Assemblée nationale, visant à instaurer une peine minimale pour les auteurs « de délits de violences, commis en récidive, contre les agents publics ». Leurs alliés du camp présidentiel ont rejeté le texte.

La réforme des retraites n'est pas qu'une épreuve pour la majorité présidentielle. Elle l'est également pour l'opposition de droite : au Sénat comme à l'Assemblée nationale, les parlementaires Les Républicains se divisent entre partisans et adversaires du report de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite. Lundi soir, un tiers du groupe de droite à l’Assemblée nationale (19 sur 61) a voté la motion de censure transpartisane contre le gouvernement.

Au rang des acteurs évaporés figure la gauche réformiste. Les élus socialistes se disent aussi gênés que leurs pairs écologistes et communistes par la politique d’obstruction imposée par Jean-Luc Mélenchon. Pas au point cependant de rompre l’union derrière l’« insoumis » ni de se désolidariser d’une opposition radicale à la réforme. Mais au point toutefois de se diviser comme en témoigne la tribune sur les retraites publiée dans Le Monde le 21 février par le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, intitulée « Une vraie réforme de gauche est possible ». Ce texte, signé par les principales figures de son courant, Refondations, la maire de Paris, Anne Hidalgo, et la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, est également une critique en règle de la direction du PS, qui a décidé de ne pas proposer de contre-projet à la réforme des retraites du gouvernement pour ne pas souligner les divergences de vues au sein des partis de gauche sur le sujet. Dans le camp d’Olivier Faure, l’initiative a été mal perçue.

Opposante sans conviction à la réforme des retraites, la présidente du Rassemblement national profite de la crise politique et institutionnelle. Dans la presse internationale, Marine le Pen est même présentée comme la future gagnante à l’issue de ce chaos.

La réforme des retraites a mis en exergue une nouvelle donne au Parlement : celle d’une fracture entre une gauche qui se radicalise, un groupe LR qui aura étalé ses divisions pendant des semaines, une majorité présidentielle elle-même sous tension et un RN peu audible, mais qui cherche à empocher la mise.

***

CHINE/RUSSIE, QUEL PARTENARIAT ET CONTRE QUI ?

Tout juste investi d'un troisième mandat à la tête de la Chine, Xi Jinping s’est rendu en Russie lundi pour trois jours, afin de rencontrer son homologue russe. Il s’agit de sa première visite officielle en Russie depuis l'invasion de l'Ukraine. Vladimir Poutine et Xi Jinping, qui se posent tous deux en contrepoids de l’influence occidentale, se sont déjà rencontrés à une quarantaine de reprises. En février 2022, trois semaines avant l’invasion russe de l’Ukraine, Poutine s’était rendu à Pékin pour signer un communiqué conjoint et déclarer « une amitié sans limite ». Depuis, Pékin et Moscou dénoncent l'« hégémonisme américain », multiplient les exercices militaires communs et accélèrent les échanges commerciaux. Le commerce bilatéral a atteint, l'an dernier, 190 milliards de dollars, en hausse de 30 %.

L’axe sino-russe répond, selon Xi Jinping, à un triple critère : « pas d’alliance, pas de confrontation, et ne viser aucune tierce partie ». Cherchant à renforcer le rôle de la Chine sur la scène mondiale, Xi Jinping se présente en médiateur de paix, fort du rapprochement historique qu'il vient d'orchestrer au Moyen-Orient entre les rivaux iranien et saoudien. Alternative à une Europe désormais hostile, la Chine est, pour la Russie, bien plus qu'un soutien de circonstance. Ce partenariat est largement cimenté par la contestation de l'Occident sur la scène internationale. Loin de se distendre avec la guerre en Ukraine, les relations entre Pékin et Moscou sont marquées par un rapprochement diplomatique, mais aussi énergétique, commercial et militaire. Xi a invité cette semaine son homologue russe à participer à un sommet célébrant à Pékin, sans doute à l’automne, le dixième anniversaire des « nouvelles routes de la soie ». Malgré le mandat d’arrêt lancé contre lui par la Cour pénale internationale qui lui interdit, de jure, de voyager dans les 123 pays reconnaissant cette institution, Vladimir Poutine devrait donc pouvoir rencontrer, à cette occasion, des dizaines de chefs d’État et de gouvernement.

Cependant, la relation sino-russe est aussi traversée de méfiances réciproques, de rivalités ouvertes et même de compétitions féroces : en Asie centrale, dans l’Arctique et en Afrique notamment. La Russie redoute, en outre, depuis longtemps le poids économique, démographique et militaire de la Chine, en particulier dans son propre Extrême-Orient dépeuplé et sous-développé. En matière de population et de PIB, le rapport est de 1 à 10 en faveur de la Chine. A deux reprises au moins durant cette visite, Vladimir Poutine a reconnu la prééminence de la Chine. Lundi, lorsqu’il a confié être « un peu envieux » de l’efficacité du « bond en avant » de son allié, et surtout, mardi, quand il a préconisé « l’utilisation du yuan chinois dans les règlements entre la Russie et l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine ».

A l’issue de leurs entretiens, les deux dirigeants ont signé deux textes : une « déclaration conjointe sur l’approfondissement du partenariat de coordination stratégique globale de l’ère nouvelle » et une « déclaration sur le plan du développement des priorités de la coopération sino-russe d’ici à 2030 ».

Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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  • Lucile Schmid, vice-présidente de La Fabrique écologique et membre du comité de rédaction de la revue Esprit.

COMMENT LA RÉFORME DES RETRAITES A ACCÉLÉRÉ LA DÉCOMPOSITION POLITIQUE

Par les tensions qu’elle suscite, la réforme des retraites a accéléré le processus de décomposition du paysage politique. Elle a suscité des critiques au sein du MoDem tandis que le recours au 49.3 a « choqué ». Certains élus sont « furieux » à l'instar du président de groupe à l'Assemblée, Jean-Paul Mattei. Aux tiraillements qui se sont fait sentir au sein de la Macronie entre les trois groupes de la majorité relative – Renaissance, MoDem et Horizons –, s’en étaient ajoutés d’autres le 2 mars autour de l’examen de la proposition de loi portée par la vice-présidente (Horizons) de l’Assemblée nationale, visant à instaurer une peine minimale pour les auteurs « de délits de violences, commis en récidive, contre les agents publics ». Leurs alliés du camp présidentiel ont rejeté le texte.

La réforme des retraites n'est pas qu'une épreuve pour la majorité présidentielle. Elle l'est également pour l'opposition de droite : au Sénat comme à l'Assemblée nationale, les parlementaires Les Républicains se divisent entre partisans et adversaires du report de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite. Lundi soir, un tiers du groupe de droite à l’Assemblée nationale (19 sur 61) a voté la motion de censure transpartisane contre le gouvernement.

Au rang des acteurs évaporés figure la gauche réformiste. Les élus socialistes se disent aussi gênés que leurs pairs écologistes et communistes par la politique d’obstruction imposée par Jean-Luc Mélenchon. Pas au point cependant de rompre l’union derrière l’« insoumis » ni de se désolidariser d’une opposition radicale à la réforme. Mais au point toutefois de se diviser comme en témoigne la tribune sur les retraites publiée dans Le Monde le 21 février par le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, intitulée « Une vraie réforme de gauche est possible ». Ce texte, signé par les principales figures de son courant, Refondations, la maire de Paris, Anne Hidalgo, et la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, est également une critique en règle de la direction du PS, qui a décidé de ne pas proposer de contre-projet à la réforme des retraites du gouvernement pour ne pas souligner les divergences de vues au sein des partis de gauche sur le sujet. Dans le camp d’Olivier Faure, l’initiative a été mal perçue.

Opposante sans conviction à la réforme des retraites, la présidente du Rassemblement national profite de la crise politique et institutionnelle. Dans la presse internationale, Marine le Pen est même présentée comme la future gagnante à l’issue de ce chaos.

La réforme des retraites a mis en exergue une nouvelle donne au Parlement : celle d’une fracture entre une gauche qui se radicalise, un groupe LR qui aura étalé ses divisions pendant des semaines, une majorité présidentielle elle-même sous tension et un RN peu audible, mais qui cherche à empocher la mise.

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CHINE/RUSSIE, QUEL PARTENARIAT ET CONTRE QUI ?

Tout juste investi d'un troisième mandat à la tête de la Chine, Xi Jinping s’est rendu en Russie lundi pour trois jours, afin de rencontrer son homologue russe. Il s’agit de sa première visite officielle en Russie depuis l'invasion de l'Ukraine. Vladimir Poutine et Xi Jinping, qui se posent tous deux en contrepoids de l’influence occidentale, se sont déjà rencontrés à une quarantaine de reprises. En février 2022, trois semaines avant l’invasion russe de l’Ukraine, Poutine s’était rendu à Pékin pour signer un communiqué conjoint et déclarer « une amitié sans limite ». Depuis, Pékin et Moscou dénoncent l'« hégémonisme américain », multiplient les exercices militaires communs et accélèrent les échanges commerciaux. Le commerce bilatéral a atteint, l'an dernier, 190 milliards de dollars, en hausse de 30 %.

L’axe sino-russe répond, selon Xi Jinping, à un triple critère : « pas d’alliance, pas de confrontation, et ne viser aucune tierce partie ». Cherchant à renforcer le rôle de la Chine sur la scène mondiale, Xi Jinping se présente en médiateur de paix, fort du rapprochement historique qu'il vient d'orchestrer au Moyen-Orient entre les rivaux iranien et saoudien. Alternative à une Europe désormais hostile, la Chine est, pour la Russie, bien plus qu'un soutien de circonstance. Ce partenariat est largement cimenté par la contestation de l'Occident sur la scène internationale. Loin de se distendre avec la guerre en Ukraine, les relations entre Pékin et Moscou sont marquées par un rapprochement diplomatique, mais aussi énergétique, commercial et militaire. Xi a invité cette semaine son homologue russe à participer à un sommet célébrant à Pékin, sans doute à l’automne, le dixième anniversaire des « nouvelles routes de la soie ». Malgré le mandat d’arrêt lancé contre lui par la Cour pénale internationale qui lui interdit, de jure, de voyager dans les 123 pays reconnaissant cette institution, Vladimir Poutine devrait donc pouvoir rencontrer, à cette occasion, des dizaines de chefs d’État et de gouvernement.

Cependant, la relation sino-russe est aussi traversée de méfiances réciproques, de rivalités ouvertes et même de compétitions féroces : en Asie centrale, dans l’Arctique et en Afrique notamment. La Russie redoute, en outre, depuis longtemps le poids économique, démographique et militaire de la Chine, en particulier dans son propre Extrême-Orient dépeuplé et sous-développé. En matière de population et de PIB, le rapport est de 1 à 10 en faveur de la Chine. A deux reprises au moins durant cette visite, Vladimir Poutine a reconnu la prééminence de la Chine. Lundi, lorsqu’il a confié être « un peu envieux » de l’efficacité du « bond en avant » de son allié, et surtout, mardi, quand il a préconisé « l’utilisation du yuan chinois dans les règlements entre la Russie et l’Asie, l’Afrique et l’Amérique latine ».

A l’issue de leurs entretiens, les deux dirigeants ont signé deux textes : une « déclaration conjointe sur l’approfondissement du partenariat de coordination stratégique globale de l’ère nouvelle » et une « déclaration sur le plan du développement des priorités de la coopération sino-russe d’ici à 2030 ».

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